Nappy, le combat d’acceptation pour des cheveux crépus 

Hello les smilers J’espère que vous avez la super pêche 😉


J’ai aujourd’hui choisi de vous parler de la femme noire et de ses combats.


J’aurais pu vous parler de la femme tout court tant il est vrai que toute femme, quelque soit sa couleur et son origine semble depuis la nuit des temps porter le lourd poids du chromosome X. La grande roue plus qu’hasardeuse de la vie tourne et vous voila avec une chance sur deux d’être considérée plus faible, moins capable, moins bien payée à travail équivalent, mariée de force, interdite de conduire, de voter, d’avorter, excisée …Le goût du pavé, plus ou moins âcre selon les cultures.



Il peut-être déjà suffisamment dur d’être une femme tout court
. Et l’équation peut se complexifier plus encore quand vous êtes une femme noire dans un monde occidental prônant un esthétisme majoritairement caucasien.


Ce billet n’est pas une tirade envenimée sur des questions raciales. Je n’aime pas vaguer sur ce terrain car j’aime l’être humain avant tout dans sa globalité. Toutefois, certaines questions de notre société civile ayant trait à ce sujet demeurent et méritent d’être évoquées.

Il est très fréquent de nos jours, de voir des femmes noires porter fièrement leurs cheveux crépus et exprimer fièrement leur différence et beauté. Pour autant, l’ampleur de certains commentaires racistes ne faiblit pas. C’est souvent mal vu de se ramener sur son Lieu de travail avec ses cheveux crépus . Et derrière ces remarques injustes, vulgaires et méprisantes se voulant anodines, se cache souvent un rejet de la différence . Ces inconséquences font ressentir à beaucoup de femmes noires que certains de leurs attraits physiques ne sont pas dignes d’être plébiscités par la société. 


De ce constat amère, nait un mouvement capillaire salutaire pour nombre d’entre elles, frustrées de ne point être acceptées pour ce qu’elles sont : différentes physiquement et tout aussi fortes et belles que les autres.


Alors parlons un peu de ce mouvement Nappy, né aux Us et résultat de la contraction entre « Natural and Happy« . Rien qu’en cela, on aime déjà ce mouvement 😉

Il encourage simplement les femmes noires à s’accepter et à s’aimer avec leurs cheveux naturels.

Dire qu’il faille encore lutter une énième fois pour être accepté tel qu’on est paraît presqu’utopique au regard du siècle que nous traversons. Le problème, pourtant bien réel se mesure à une échelle internationale. Dans beaucoup de pays où coexistent un héritage colonial blanc et une culture afro, se posent quasi systématiquement des questions de défrisage et/ou de blanchiment de peau…

En Afrique d’où je viens, il était inscrit dans les mœurs jusque très récemment que plus une femme était claire de peau (teinte plus ou moins mate) avec des cheveux lisses, plus belle était-elle. Alors beaucoup de femmes se sont misent à se défriser les cheveux et certaines vont encore jusqu’à utiliser des produits nocifs et cancérigènes pour se depigmenter la peau…  

Le defrisage est tellement admis dans nos sociétés, qu’il est régulièrement administré aux filles depuis leur plus jeune âge, leurs cheveux crépus étant jugés non esthétiques et difficiles à coiffer sans provoquer cris et hurlements.

J’ai observé, un phénomène sensiblement pareil aux Antilles, lors de mes vacances, mais sur un sujet différent. Si on peut dire que là bas, au moins le combat d’acceptation des cheveux au naturel est quasi obsolète, il n’en reste pas moins que les femmes dites  » Chabines » sont plus prisées que celles qui ont la peau plus foncées.

Un ami sur place, auprès de qui je m’en étais étonné, m’avait répondu en rigolant :  » Tu sais Koumba, le passé peut être un lourd poids difficile à transcender. Les chaînes, mêmes déliées du corps, pour certaines personnes, continuent de persister dans la tête… »

En Afrique comme dans d’autres endroits regroupant une forte communauté d’origine afro, certaines personnes ressentent cette vague impression que plus proche est-on de l’esthétique occidental, plus facilement est-on qualifiée d’attirant…

Je n’ai pas la science infuse et si je me trompe, je vous prie d’accepter mes plus plates excuses et d’arrêter ici, la lecture. 
Bien-sûr, ceci est loin d’être une généralité, et heureusement trouvera t-on beaucoup d’hommes attirés par les femmes noires, foncées comme plus claires de peau, point barre!

Si d’aucuns diront que tout ceci semble un tantinet tiré par cheveux 😉, je me demande moi, si au fond ce n’est pas compréhensible ?!

Quand toute votre vie, vous avez été martyrisé et réduit à la déshumanisation au travers de l’esclavage ou subit une volonté de gommage de votre culture au travers de la colonisation, pour aucune autre raison valable que votre couleur de peau ou la philanthropie de vous apporter la lumière d’une civilisation, il peut venir s’installer une forme d’acceptation inconsciente des critères esthétiques occidentales comme meilleurs. Pas pour tout le monde, mais pour certains oui. Et faut-il rajouter la faible représentation des modèles black auxquels pourraient s’identifier les plus jeunes dans la mode et les magazines ?


Pour toutes ces raisons, on ne peut que saluer ce mouvement qui invitent les femmes noires à s’accepter et s’aimer au naturel. 

Si elles optent pour ce choix d’exprimer leur beauté et bien-être en gardant leurs cheveux naturels, elles méritent tout autant que les autres d’être acceptées et admirées pour cela.
Vous remarquerez que je choisi, le terme « faire ce choix ». Ceci parceque je vous entends tous, derrière vos écrans, vous demander au nom de quoi, une fille portant des rajouts puisse militer pour l’acceptation des femmes noires qui optent pour le naturel ;-))

Oui c’est bien moi avec rajouts ci-dessous 😊

 Je vous répondrais tout simplement que dans ma logique, aucune forme de liberté ne peut venir d’une absence totale de choix et certainement aucun habit au monde n’a jamais suffit à faire un moine.

 Comme je l’ai dis une fois à une amie chère, j’ai essayé toutes sortes de coiffures, de l’afro, aux nattes et tresses en passant par les tissages. Je fais le choix assumé, de porter des rajouts car je me sens bien autant dans ma tête que dans mes baskets pour savoir que le fait de porter des rajouts seuls, ne peut en aucun cas attester ou pas de mon identité ou de la fierté que je ressens à appartenir à ma communauté. Ce critère même très important, à lui seul serait bien trop réducteur…

Alors quoi ? On se cantonnerait juste à : Port de rajouts = mauvaise noire et pas fière de son identité ou cheveux naturels = fière d’être noire et de son identité ?


La vie, heureusement est un parfait condensé de nuances grisées. Rien n’est tout blanc ou tout noir.

J’aime et encourage le mouvement Nappy parceque j’estime que toutes les femmes qui veulent garder leurs cheveux naturels n’ont pas à se brimer au regard de toutes les âneries qu’on peut leur sortir et surtout ne devraient pas avoir de conflits internes quand à ce sujet.

Pour autant, si vous êtes aussi à l’aise avec votre afro que votre tissage et voulez opter pour l’un ou l’autre sous l’effet d’aucunes formes de pression dans un cas comme dans l’autre, ben ma foi, c’est tout aussi bien Lol!


Le plus important est qu’il n’y ait pas de conflits internes et que ce choix ne soit pas la résultante de toutes les raisons citées plus haut.

J’ai lu bon nombre d’articles sur le mouvement Nappy auquel j’adhère totalement. Néanmoins, dans mes lectures, m’a frappé, une nouvelle tendance de ce mouvement : le Nappex, contraction de Nappy et extrême qui dénoncent l’aliénation et l’assimilation dont sont victimes les femmes défrisées et tissées…

Là je me dois de commencer par souligner qu’aucune forme d’extrémisme n’a jamais jamais abouti à quelque chose de meilleur. Être prompte à juger une personne sur le seul fait qu’elle se défrise, se tisse et la cataloguer dans la catégorie de celles ayant un problème identitaire me paraît un raccourcit grossier, non pertinent et aussi intolérant que ceux qui nous jettent la pierre d’opter pour des coupes naturelles, à milles lieux de ce qu’ils jugent convenables et beaux… 


Éduquer nos filles depuis leur plus tendre enfance afin qu’elles voient la beauté de leurs cheveux naturels oui, mais ne point les juger, ni les culpabiliser ou associer à leur inconscient, le port de rajouts à un rejet de sa culture me paraît important. Encore plus si ce choix est fait sans pressions.


Comble de l’ironie, je connais quelqu’un qui porte une perruque afro, qu’elle fait passé pour ses cheveux naturels et aujourd’hui intervient sur de nombreux sites Nappy pour donner des conseils d’entretiens de cheveux…On pourrait parler de cas clinique là.

Il existent aussi ces caucasiens qui portent des dreadlocks, considérés dans la pensée commune comme une coiffure afro. Si on en vient souvent à les traiter de hippies, ils me semble, jusqu’à preuve du contraire qu’ils n’ont jamais été accusés de ne pas être fiers de leurs origines ou identité.

Il m’arrive également de faire des french manucure à la résine. Dieu merci nos ongles sont tous les mêmes, sinon peut être, aurais je encore fini avec l’étiquette d’une personne rejetant son identité…

Dans toute chose, il est nécessaire de se battre pour l’acceptation de la différence, mais également du choix. Un choix qui est affranchie de toute forme de dichotomie et donc de pression. Un choix qui est rempli de cette essence même qui définit la liberté.


Mon amie Samantha que j’admire énormément  m’a écrit ça et pour moi, il résume tout : « On a tous nos goûts qui nous sont propres, c’est la beauté du monde, de pouvoir tous être différents, de partager, se mélanger, tester , VIVRE

Et si pour une fois, les gens prenaient moins de temps à juger les autres, mais plus de temps à aimer et à apprendre des autres, peut-être ce monde serait-il meilleur  »

Ce article est un hommage à mon amie Adji.


Adji par ce billet, je voulais te souligner ta magnifique beauté naturelle et ta force de caractère d’aller à l’encontre des codes établis et de vivre ta beauté en adéquation avec toi même. 


Je voudrais également comme toutes les filles du groupe avec moi, te remercier d’être intérieurement encore plus belle, ouverte d’esprit, tolérante vis à vis de toutes tes amies, cheveux naturels, tressés, tissés ou nattés…

Tu es l’une des plus belles personnes qu’il m’ait été donné de rencontrer. Toujours si prompt à encourager et soutenir tes amies. Une lionne acharnée dans la poursuite de tes ambitions, un port de tête digne et peu importe les circonstances, toujours fièrement redressé.


Je sais que tu aime la discrétion en toute chose, alors j’ai choisi de faire bref sur toi en évoquant simplement un sujet qui te tient à coeur : éduquer nos filles et leur apprendre à s’aimer au naturel tout en ne jugeant personne.

Merci pour cette leçon de vie

You know, i know : will capture that moon, anyday, anytime just for you


Love u

Une réflexion sur “Nappy, le combat d’acceptation pour des cheveux crépus 

  1. Ma koukou tu trouves toujours les mots justes quel que soit le sujet. Le choix de porter ses cheveux naturels ou pas est tellement personnel que nul ne devrait se permettre de juger l’autre. Apprenons a nos enfants à s’accepter d’abord ensuite à faire leurs propres choix. Merci de faire partie de ma vie…merci pour cette dedicace et ce témoignage qui me vont droit au coeur. I love you to the moon and back. ❤❤😘😘

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