Mon histoire et le pourquoi de cette démarche

J’aimerais commencer pour mon premier article par vous souhaiter une excellente Année 2017!

Puisse t-elle être remplie d’amour, de joies, de santé, d’accomplissements personnels et professionnels, mais surtout d’une bonne dose de sourires et d’ouverture d’esprit🙂

Pour mon premier article, j’ai tenu à vous parler de moi et de mon parcours pour aider à mieux comprendre ma démarche. Contrairement à d’autres, le but de ce blog n’est pas d’être centré sur ma vie mais sur le côté positif de mes échanges avec les autres, mais j’ai pensé que pour bien le faire, il serait nécessaire de vous parler de mon histoire personnelle.
Je m’appelle Koumba (le diminutif Koukou me va aussi 😊), la trentaine bien entamée et vivant aujourd’hui à Paris. Je suis cadre en finance dans la gestion des risques.

J’ai ce que l’on pourrait qualifier de vie confortable sans être aisée avec un petit appart à Paris, des avantages que m’offre un job qui me passionne de moins en moins mais qui m’assure un certain prestige sociale et de bons revenus. J’ai multitude d’amis de tous genres et une vie sociale très satisfaisante. On pourrait même penser que je suis heureuse et épanouie…
Tout cela n’est pourtant pas mon milieu naturel si je peux l’exprimer ainsi. Je ne suis pas née dans un milieu qui me prédisposait à tout ceci, loin s’en faut. Mon histoire est le résultat d’un conte de fée de temps modernes. Il se résume en la seule volonté d’un homme brisé par les coups durs de la vie, de malgré tout recommencer une nouvelle vie en se consacrant avec le peu de moyens en sa disposition à venir en aide à plus démunis que lui. L’histoire d’une abnégation au profit de l’autre, l’histoire d’un don, d’un partage, d’une ouverture d’esprit pour changer la vie de l’autre….
L’histoire de mon père, d’un homme à qui je voue une admiration sans bornes, qui m’inspire au quotidien et à qui je me dois de poursuivre cette démarche d’aller vers les autres, de donner de soi, de découvrir ce que peut donner l’autre avant de le juger…Je sais que cela peut me conduire souvent au devant de déconvenues et surprises désagréables mais je fais le pari d’y croire!

Certains de mes amis d’enfance pourraient être surpris, pensant que je fais référence à mon père biologique. Il n’en n’est rien car en ce qui concerne ce dernier, nos relations n’auront au final été jalonnées que de déception, rejet et au final d’abandon.
Qu’il est difficile de parler de soi…. par quoi commencer ?
Je viens d’une petite ville du nom de Man dans l’ouest d’un pays africain, la Côte-d’Ivoire. Je viens de ce l’on pourrait qualifier d’une famille modeste. Mes souvenirs d’enfance sont partagés entre un environnement amical très ouvert et joyeux et un environnement familial très conflictuel: conflits et violences entre parents, divorce, relations conflictuelles enfants/parents, début de la guerre civile ivoirienne, fuite vers la zone non occupée par les rebelles, un nouveau départ sous le signe de grosses difficultés financières, la faim quelques fois et enfin….LE SALUT.
Venant sous le nom de Serge, un homme rencontré au travers d’une association sur le net venant en aide aux jeunes africains démunis dans la réalisation de leurs rêves.

Pourquoi moi, pourquoi cette chance et ce moment propice ? Je ne saurais y répondre car je n’ai toujours pas la réponse, sans doute le destin …

Lors de notre première prise de contact, j’étais persuadée qu’il s’agissait d’un vieux loup, qui lassé d’une vie bien remplie auprès de sa femme de longue date, etait en chasse de chair fraîche pour assouvir ses bas instincts. Je n’aurais pu être plus loin de la vérité ….
Fraîchement débarquée à Abidjan, capitale de la Côte-d’Ivoire pour rejoindre ma mère, suite à une guerre civile qui faisait rage dans la partie contrôlée par les rebelles opposants au pouvoir et dans une situation plus que démunie, je ne m’autorisait qu’à peine à rêver à la hauteur de mes ambitions. En effet en Cote-d’Ivoire, l’université est gratuite mais dans la majorité des cas, le diplôme d’un institut ivoirien pèse moins lourd que les relations pour décrocher un job. Toutefois, les diplômes d’instituts étrangers qui ont meilleure réputation sont plus prisés et ce même sans relations. Mais voilà, j’étais pauvre et n’avait pas les moyens d’intégrer une école supérieure française dont l’année coûtait pas loin de 2 millions de ma monnaie locale a l’époque , autant dire que ce n’était même pas de l’ordre du rêve mais du fantasmagorique….

Et voilà que sorti de nulle part , un homme, ne me connaissant ni d’Eve ni d’Adam, me demanda suite à un premier contact au travers de cette association: « Si tu avais un et un seul rêve et qu’il pouvait être réalisé sans aucune contrepartie, quel serait- il ? »
Je lui répondis en n’y croyant pas le moindre du monde, » Avoir une chance dans la vie , faire de longues études et ne pas dépendre d’un homme pour m’acheter un caleçon …. »
Sa réponse : » surprenant….la plupart des gens me répondent : gagner à la loterie ou hériter subitement d’un vieux oncle afin de m’acheter tout ce dont je rêve et ne plus être dans le besoin…Eh bien écoute si ton rêves, c’est de faire des études et te battre dans la vie, je serai les racines qui te donneront les ailes si tu veux bien…. »

J’ai longtemps, incrédule, sidérée et méfiante cherché le piège. Mais il n’est jamais venu…

Et des racines et des ailes, il m’en a donné! Au travers de son amour, son soutien sans faille, sa patience à m’enseigner les us et coutumes de mon pays d’accueil….car dieu, il est vrai que l’intégration fut difficile pour la petite bledarde que j’étais à l’époque lol!
Cet homme, mon père tel que mon cœur et mon sang le perçoivent aujourd’hui ne pourrait pourtant être plus différent de moi. Lui caucasien, de la France profonde, et moi cette petite africaine, noire, pauvre, n’ayant que pour seule arme dans ma vie , qu’une ambition effrénée et féroce de sortir de ma misère…. Tout nous séparait, mais une chose semblait vouloir nous réunir : l’amour, le don, l’acception de l’autre….

Nous sommes bien la preuve que la famille ne se définit pas qu’au travers des liens de sang…Il a été là à toutes les étapes de ma vie : mes résultats scolaires, mes premiers amours, m’a conduit à l’autel lors de mon mariage, m’a essuyé les larmes lors de mon divorce…. Quel meilleur père aurais je pu rêver ?

Aujourd’hui je peux me targuer d’avoir fais un parcours digne d’un petit occidental grâce à lui: écoles de commerce en France, voyages dans le monde, capitalisant une éducation et un bagage intellectuel suffisant pour me permettre de naviguer sans trop d’embûches dans un monde occidental dont je n’avais, jusque là que rêver d’intégrer….
Le rêve était enfin devenu réalité….Je tenais enfin le Graal avec une très bonne intégration dans la société française, un CDI conférant prestige social et bons revenus…

J’ai réussi! au delà de mes espérances mêmes, si on tient compte de ce à quoi me prédisposait la vie sans ma rencontre avec Serge.

Mais avec l’accomplissement, sont venus d’autres désillusions….Et une certaine déprime que je ne m’explique pas….
J’ai quitté une Afrique, certes très pauvre avec des clivages très prononcés entre pauvres et riches mais toutefois très chaleureuse et ouverte sur le plan humain. Comment mettre des mots sur cela ? Quand on se dit bonjour dans le bus ou dans un taxi, demander son chemin dans la rue sans avoir l’impression de déranger , danser avec des inconnus dans un maquis (Pub chez nous) Sans que cela n’engage à rien et tout cela de manière naturelle sans que l’autre ne sente son espace vitale envahi…. C’est cette ambiance, ce style de vie qu’on a en général dans les pays chauds, l’Afrique, l’Amérique latine, les Caraïbes…. La proximité avec les autres, perçu comme une agression ici, se ressent de manière bien moindre car on AIME se sourire et se dire bonjour, une obligation même !

Selon l’affinité, la conversation peut se poursuivre ou s’arrêter juste à quelques phrases échangées, mais le mot d’ordre c’est parler à l’autre, même si ça dure 30 secondes…..Içi à Paris et beaucoup d’autres villes occidentales que j’ai pu visiter , même en ayant de nombreux amis, j’admets me sentir souvent seule…. en semaine , après une longue journée de travail, face à ma télé et mon Iphone. Ce dernier étant devenu l’extension de ma vie sociale. Au travers de réseaux sociaux virtuels, je cherche encore désespérément cette chaleur et ce contact avec un autre être humain…. Et dorénavant, c’est la norme, dans les transports en commun, dans la rue, dans une soirée, notre téléphone est devenu l’expression par lequel on crie au monde qu’on manque de contacts sociaux. Tout cela me déprime, alors même que l’accomplissement auquel j’ai tant rêvé est là, non pas à porté de main, mais là, de manière concrète…. J’ai tout pour être heureuse mais je commence à avoir le blues, à me demander si on ne m’a pas menti et si l’accomplissement professionnel et quelques sorties ci et là resumaient le vrai bonheur….

A quel moment le choc culturel a frappé pour moi lors de mon arrivé en France? Ben tout simplement , je le réalise aujourd’hui , quand, à mon arrivée, je disais bonjour aux gens dans le métro. Des gens que je ne connaissais pas et qui s’entonnaient que je leur dise un simple bonjour, l’air d’attendre autre chose. Moi d’autant plus ébahie qu’ils soient étonnés d’un simple bonjour…
Ceci jusqu’à ce que Serge, mon père, m’apprenne qu’il valait mieux ne pas parler aux gens à qui on avait pas été présenté officiellement ici…. Encore mieux, plus on fait la gueule, mieux c’est pour se fondre dans la masse!

What The Fuck ? ! Je venais de faire 360 degré d’angle entre ma terre natale et mon pays d’accueil et dieu, que l’adaptation fut difficile !
Je me suis depuis fondue dans le moule, après 11 ans de vie parisienne, sans surprise vraiment me dira t-on.
Mais je n’arrête pas, au regard de multiples questionnements survenant à l’aube de ma trentaine de me demander si je suis heureuse ainsi ? Pourquoi n’ y aurait -il pas un juste milieu ? pourquoi ressens-je ce tiraillement ? faut-il que le monde occidental soit nanti et froid et mon pays natal pauvre et chaleureux ?
J’ai rencontré au cours de ma vie tellement de gens merveilleux de partout dans le monde que je pense que cette théorie est bien évidemment fausse.

J’ai donc décidé que je ne ferais pas d’autre choix que celui de croire que l’autre me sourira en retour si je lui souris, que tellement de choses reste à découvrir chez l’autre, que sourire, dire bonjour, prendre dans ses bras ne coûtent rien mais apportent tant….

Je veux croire que l’autre en fait, n’attend juste qu’un signe de ma part… Utopique, je sais, mais je veux rêver… Laissez moi rêver ou sinon laissez moi dans ma bulle…

Voila vous savez l’essentiel me concernant, maintenant vous comprenez et j’espère, voudrez m’aider à atteindre mon objectif : rependre le sourire (Spreadthesmile) à son échelle, s’ouvrir à l’autre par ce que l’on est disposé à offrir : un sourire (C’est le fondement de l’amour), un bonjour, un bisou, un câlin….tellement peu, mais tellement tant….!!

2 JANVIER 2017 BY SPREADSMILLE
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